La sortie de fin d’année des élèves du niveau 4ème avait pour thème « Louise Labé ». Avec l’aide d’un livret préparé avec soin par leurs professeurs de Lettres, les élèves ont sillonné Lyon par des quartiers emblématiques : de Bellecour à la Place louis Pradel, depuis la maison de Louise Labé en passant par le mur des Lyonnais avec une halte dans la cour Maurice Scève au Musée de l’imprimerie. Par ce parcours culturel et poétique, ils ont rendu hommage aux artistes lyonnais, et en particulier à Louise Labé.
La ville de Lyon est un foyer intellectuel et artistique notoire notamment grâce au déploiement de l’imprimerie. Lyon est en effet le deuxième plus grand centre d’imprimerie français au XVIème siècle après Paris ! C’est grâce aux 300 imprimeurs présents à Lyon au XVIème siècle que des artistes et des médecins comme François Rabelais ont pu combiner l’exercice de leur art avec l’impression de leurs travaux de recherche.
La dernière étape du périple culturel a mené les élèves jusqu’à la fontaine Ipousteguy où l’on peut lire un vers de la « Belle Cordière », surnom de Louise Labé, invitant à la poésie… : « Permets m’Amour penser quelque folie ».
Finalement, la littérature, c’est aussi dans la ville…
Louise Labé
Extrait de « Collège Lettres & Histoire – édition 2023.
Louise Labé n’a laissé derrière elle qu’un seul ouvrage, les Œuvres, publiées en 1555 chez l’éditeur lyonnais Jean de Tournes. Ce recueil comprend un « Débat de Folie et d’Amour » en prose, puis trois élégies et vingt-quatre sonnets. Seulement vingt-trois pages de vers ont ainsi permis à Louise Labé de recevoir une gloire universelle de poétesse.
La vie de cette poétesse reste un mystère. Nous savons qu’elle est fille de cordier, mais n’avons aucune certitude sur sa date de naissance ou de mort. Le testament de Louise Labé nous renseigne davantage sur sa personne. Elle avait une image de femme aisée, sans enfant, qui meurt en bonne catholique dans une période de troubles religieux. Louise Labé se serait mariée avec Ennemond Perrin, un riche marchand possédant plusieurs maisons à Lyon. Elle pouvait alors profiter de cette vie aisée et s’épanouir dans les lettres : elle possédait une grande bibliothèque avec des œuvres en grec, latin, italien, espagnol et français.
Au milieu du XVIe siècle, Louise Labé souffre d’une mauvaise réputation en raison de sa liberté d’esprit que l’on associe à une liberté de mœurs. À l’inverse, certains rendent hommage à sa beauté et à ses talents d’écrivaine. Les poèmes de Louise Labé sont formels mais passionnés, évoquant les joies et les souffrances de l’amour avec audace pour une femme de son époque.
La Fresque de Lyon
Extrait de « Collège Lettres & Histoire – édition 2023.
Le projet de la « Fresque des Lyonnais » naît à l’occasion de la réalisation des « Balcons des Catalans » en 1992, qui conduit le maire de Lyon à commander au collectif CitéCréation un ouvrage de même inspiration pour sa ville. La fresque, qui s’inscrit dans le projet « Les rues de la soie, au fil de Lyon – Croix-Rousse », est réalisée entre 1994 et 1995.
Louise Labé est d’emblée mentionnée dans la présentation du projet, parmi les lyonnais qui se sont illustrés dans les arts, aux côtés de Tony Garnier, de Berlioz et de Rabelais. Dans l’état actuel de la fresque, Louise Labé se tient sur le troisième balcon en haut à gauche aux côtés de Maurice Scève. La plume à la main, ce dernier la regarde tandis qu’elle-même contemple le public.
La rue Bellecordière
Extrait de « Collège Lettres & Histoire – édition 2023.
Dans le 2ème arrondissement de Lyon, à quelques pas de la place Bellecour, se trouve la « Rue Bellecordière », référence directe au fameux surnom de Louise Labé, provenant du fait que la poétesse était fille mais également femme de cordier.